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At Takwa Allah
11 février 2015

1.--F-- Rétrospective Historique

--F--L'arbitrage du conflit---

On avait l'habitude à l'époque de soumettre de tels conflits à l'arbitrage de devins et de personnes qui semblaient dotées de pouvoirs surnaturels. Il existe un récit de Alî ibn Abî Tâlib qui était, comme le Prophète(saw) , le petit-fils de Abd al-Muttalib, selon lequel tous s'accordèrent à consulter une devineresse de la tribu de Sa'd Hudhaym, établie aux confins de la Syrie.
Les Quraysh choisirent une délégation de vingt hommes de différents clans. Abd al-Muttalib avait lui aussi une délégation de vingt hommes de son propre clan, les Abd Manâf. Ils voyagèrent en suivant des pistes connues, traversant aussi des zones désertiques où il n'y avait pas de chemin établi. En traversant l'une de ces régions désertiques, ils s'égarèrent. Bientôt toute l'eau qu'avaient apportée Abd al-Muttalib et sa délégation fut épuisée. Ils avaient très soif et étaient certains de mourir s'ils ne trouvaient pas d'eau. Ils demandèrent à l'autre délégation de partager son eau avec eux mais se heurtèrent à un refus.
Les autres arguèrent en effet qu'ils se trouvaient tous dans le désert et qu'ils craignaient eux aussi de mourir de soif. Désespéré, Abd al-Muttalib demanda l'avis de ses hommes. Un homme dit : « Nous sommes sûrs de mourir. Si nous continuons notre route, nous allons mourir l'un après l'autre et nous disparaîtrons dans le désert sans qu'on puisse nous retrouver. Restons ici, et que chacun creuse sa tombe. Quand l'un de nous mourra, les autres le pousseront dans sa tombe. Ainsi, seul le dernier sera perdu : ce sera mieux que si nous étions tous perdus. Peut-être un jour les nôtres retrouveront-ils nos tombes. »
Ils se rangèrent à cette proposition et commencèrent à creuser leurs tombes. Cependant, Abd al-Muttalib leur dit : « Attendre ainsi passivement la mort, sans rien faire pour l'éviter, est la pire des solutions. Qui sait, peut-être Dieu nous donnera-t-Il de l'eau à un endroit ou un autre. Continuons donc notre route en espérant être sauvés. » Ils rassemblèrent leurs affaires et préparèrent leurs chameaux, tandis que l'autre délégation les regardait. Abd al-Muttalib se mit en selle et fit lever sa chamelle : lorsqu'elle se mit en marche, une source jaillit sous l'un de ses sabots. Abd al-Muttalib et les membres de son clan s'exclamèrent : « Dieu est Grand ! » Ils mirent pied à terre et burent à satiété, puis remplirent leurs outres.
Ensuite, Abd al-Muttalib invita les Quraysh à boire et à prendre toute l'eau dont ils avaient besoin. Il leur dit : « Dieu nous a donné cette eau : venez boire. » Une fois désaltérés, ils lui dirent : « Dieu a donné Son jugement en ta faveur, Abd al-Muttalib. Nous ne disputerons jamais tes droits sur Zamzam. Celui qui t'a donné cette eau dans le désert est Celui qui t'a donné Zamzam. Rentrons chez nous, et nous nous engageons à respecter tes droits sur Zamzam. » Ils firent demi-tour, renonçant à consulter la devineresse. Zamzam demeura la propriété exclusive de Abd al-Muttalib et de ses descendants, qui à leur tour continuèrent à fournir de l'eau aux pèlerins.
Les années passèrent, et le voeu le plus cher de Abd al-Muttalib se réalisa : il avait maintenant dix fils, tous adultes. Il avait aussi six filles. En tout, Abd al-Muttalib avait cinq épouses. Un jour, Abd al-Muttalib fit venir tous ses fils pour leur parler du voeu qu'il avait fait lorsqu'il creusait le puits de Zamzam. Il leur dit que le moment était venu de s'acquitter de ce voeu en sacrifiant l'un d'eux à Dieu près de la Ka'ba. Tous se déclarèrent prêts à se soumettre au sacrifice. Il fallait alors en choisir un. Il proposa de suivre la coutume arabe, qui consistait à procéder à un tirage au sort sous la direction du gardien de la Ka'ba. Ils allèrent donc le trouver pour le tirage au sort.
Abdullâh était le cadet des fils de Abd al-Muttalib. C'était aussi son préféré. C'était un jeune homme très prometteur, calme, très sociable, au comportement exemplaire et doté de hautes qualités morales. Son père ne l'en aimait que davantage. Le vieil homme se disait donc que si le sort épargnait Abdullâh, la peine qu'il aurait à sacrifier l'un de ses autres enfants en serait amoindrie. Le tirage au sort alla toutefois à l'encontre des désirs de Abd al-Muttalib : c'était Abdullâh qui devait être sacrifié. À l'époque, Abd al-Muttalib était très âgé et était chef de La Mecque depuis de nombreuses années.
Il n'eut aucune hésitation à s'acquitter de son voeu. Il prit son fils par la main, prit son couteau et se rendit à la mosquée pour le sacrifier. L'une des soeurs de 'Abdullâh essaya de le retenir. Elle criait et gémissait, implorant les Quraysh de le sauver. Un certain nombre d'hommes de Quraysh décidèrent d'agir. Ils allèrent dire à 'Abd al-Muttalib : « Tu ne le tueras pas tant que toutes les alternatives n'auront pas été explorées. »
Comme Abd al-Muttalib protestait qu'il s'agissait d'un voeu fait à Dieu et qu'il n'avait pas le choix, ils lui montrèrent le grave danger que son acte risquait de causer. Ils lui dirent : « Tu es notre chef. Tu es respecté dans toute l'Arabie. Si tu sacrifiais ton fils maintenant, ton acte serait imité par d'autres. De nombreux hommes amèneraient leur fils ici pour le sacrifier. Cela ne pourrait que nous affaiblir et semer le chaos dans notre société. »
Al-Mughîra ibn Abdullâh, qui appartenait au même clan que la mère de Abdullâh, dit à Abd al-Muttalib : « Tu ne pourras le sacrifier que lorsque tu te seras assuré qu'il n'y a absolument aucune alternative. S'il est possible de payer une forte rançon pour l'épargner, nous la paierons certainement, aussi importante soit-elle. » Certains hommes de Quraysh conseillèrent à Abd al-Muttalib d'attendre d'avoir consulté une devineresse de Yathrib réputée avoir des contacts avec les djinns. Si elle trouvait une issue, il épargnerait son fils ; sinon, il serait encore temps d'accomplir son voeu. Lorsque cette devineresse fut informée de l'histoire, elle demanda à Abd al-Muttalib et à ses compagnons d'attendre qu'elle ait consulté son djinn. Abd al-Muttalib ne cessait d'implorer Dieu d'épargner son fils. Quoiqu'il ne voie pas ce qui pourrait être fait, il conservait un faible espoir qu'une solution puisse être trouvée.
La femme ne tarda pas à trouver cette solution. Elle lui demanda quelle compensation ils payaient lorsque quelqu'un était tué accidentellement : ils répondirent qu'ils donnaient dix chameaux. Elle leur dit alors : « Retournez chez vous, et organisez un tirage au sort entre votre homme (c'est-à-dire Abdullâh) et dix chameaux. Si le sort est contre l'homme, ajoutez dix autres chameaux. Continuez ainsi ! aussi longtemps que le sort sera contre lui. Lorsque le sort désignera les chameaux, cela montrera que votre Dieu a accepté l'offrande et épargné votre homme. Alors, sacrifiez ces chameaux comme rançon à sa place. »

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