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At Takwa Allah
11 février 2015

2--A--Les premières années

--A--L'enfance dans le désert---------
Les nobles de La Mecque avaient coutume d'envoyer leurs enfants en nourrice chez les bédouins. Les grands espaces du désert leur paraissaient en effet bien meilleurs pour leurs enfants en bas âge que l'atmosphère confinée de la ville. Ils pensaient qu'un enfant qui avait été en nourrice dans le désert ne manquerait pas de devenir un adulte robuste et en bonne santé.
De temps à autre, des femmes bédouines venaient à La Mecque chercher des nouveaux-nés à allaiter. En échange, elles recevaient des parents un salaire et des cadeaux. La rétribution n'était pas fixe, mais laissée à la générosité du père. Un groupe de ces femmes arriva à La Mecque peu après la naissance de Muhammad(saw). Toutes regardèrent Muhammad(saw) mais refusèrent de le prendre en apprenant que son père était mort. Apparemment, aucune ne pensait que le grand-père les rétribuerait aussi bien que le propre père de l'enfant.
Elles trouvèrent toutes un enfant à prendre en nourrice, à l'exception de Halîma bint Abî Dhu'ayb. 

Voici le récit que cette dernière donna plus tard de cette journée :
Je partis avec mon époux et notre petit garçon, en compagnie d'autres femmes de notre tribu, les Sa'd ibn Bakr, pour chercher un bébé à allaiter. L'année avait été mauvaise dans notre partie du désert. Nous n'avions rien pour survivre. Je cheminais sur une mule, et nous avions une vieille chamelle qui ne nous donnait pas une goutte de lait. Nous ne dormions guère la nuit, parce que notre petit garçon pleurait toujours de faim. Je n'avais pas assez de lait pour le satisfaire. Notre chamelle était en piteux état, mais nous espérions toujours la pluie et des jours meilleurs.
Notre mule était si faible que je restais toujours en arrière de mes compagnes. Je les dérangeais beaucoup à cause de notre faiblesse. Lorsque nous arrivâmes à La Mecque, chaque femme se vit proposer d'allaiter Muhammad(saw), et le refusa en apprenant qu'il était orphelin. Nous espérions seulement des cadeaux et des dons du père de l'enfant. C'est pourquoi, chaque fois qu'on nous le proposait, nous répondions : « Un orphelin ! Qu'est-ce que sa mère ou son grand-père pourraient faire pour nous ? »
Chaque femme du groupe put obtenir un enfant à allaiter, sauf moi. Comme nous nous apprêtions à repartir, je dis à mon époux : « Je n'aime pas être la seule à repartir les mains vides. Je vais prendre cet orphelin. » Il répondit : « C'est une bonne idée. Peut-être nous apportera-t-il quelque bénédiction. » Je retournai donc le chercher. Dès que je lui donnai le sein, je sentis ma poitrine se remplir de lait. Il but a satiété, ainsi que son frère, mon propre fils. Tous deux s'endormirent tout de suite après : nous n'avions pas beaucoup dormi les nuits précédentes à cause des pleurs de notre enfant.
On raconte également qu'à cette époque, le Prophètet(saw) était toujours le même sein et n'acceptait jamais l'autre, comme s'il avait su qu'il avait un frère de lait et avait voulu lui laisser sa part. Halîma a relaté : « Mon époux pensa que nous pourrions essayer de traire notre vieille chamelle. Il s'aperçut bientôt que ses mamelles étaient pleines. Il put traire assez de lait pour nous satisfaire tous les deux. Il y avait longtemps que nous n'avions pas passé une aussi bonne nuit. Mon époux me dit au matin : "Tu sais, Halîma, tu as pris un enfant béni." Je répondis : "Je l'espère sincèrement." »
Voici la suite de son récit : Nous nous mîmes en route ce matin-là : je montais la même mule et portais Muhammad(saw) avec moi. Elle marchait vite maintenant, devançant toutes mes compagnes. Celles-ci s'en étonnèrent et me demandèrent si c'était la même mule que j'avais montée pour venir à La Mecque. Elles furent très surprises lorsque je répondis que oui. Lorsque nous arrivâmes chez nous, nous connûmes une grave sécheresse. Néanmoins, nos brebis avaient toujours beaucoup de lait. Nous avions plus que nécessaire, tandis que personne d'autre n'en avait assez.
La plupart des autres brebis n'avaient pas de lait du tout. Les gens disaient à leurs bergers de faire paître leurs moutons à côté des miens, espérant ainsi avoir du lait : seules mes brebis avaient les mamelles pleines tous les soirs. Cette bénédiction divine se poursuivit jusqu'à ce que l'enfant ait deux ans : alors, je le sevrai. Il grandissait mieux qu'aucun autre enfant. À deux ans, il était très robuste pour son âge. Je le ramenai à sa mère, préparant dans mon esprit les meilleurs arguments possibles pour la persuader de me le laisser encore un peu. Je lui dis : « J'aimerais que tu me laisses ton enfant encore un peu, jusqu'à ce qu'il devienne plus fort. Je crains qu'il n'attrape quelque infection à La Mecque. » J'insistai tellement que je parvins à la persuader de le renvoyer avec moi.

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