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At Takwa Allah
17 février 2015

4. Mohamad(saw) Le contexte Mecquois(suite)

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Ils justifiaient cette affirmation en disant que la Ka'ba était le point le plus sacré sur terre. Le périmètre sacré, qui entoure la Ka'ba, dérivait son caractère sacré du fait que la Ka'ba en était le centre : il n'était pas logique, affirmaient-ils, que des gens vivant à l'endroit le plus sacré de la terre se rendent à un endroit moins sacré pour y accomplir leurs rites religieux, tandis que d'autres parcouraient des centaines de kilomètres pour venir accomplir leurs rites dans le périmètre sacré. Ils décidèrent donc de ne pas se rendre à Arafat lorsqu'ils accomplissaient le pèlerinage, tout en reconnaissant que cela faisait partie du pèlerinage pour les autres.Ils s'attribuaient le nom dehums, c'est-à-dire linguistiquement « les puritains », et incluaient dans ce titre les habitants du périmètre sacré et leurs descendants, que ceux-ci vivent ou non à l'intérieur de ses limites. Cela revenait à répartir les pèlerins en deux catégories, et à accorder des privilèges injustifiés aux gens de La Mecque pour la seule raison qu'ils vivaient dans le voisinage de la Ka'ba. Or, cela est contraire à l'essence même de la foi divine prêchée par Abraham, Ismaël et tous les prophètes jusqu'à Muhammad.La foi divine considère tous les êtres humains comme égaux, et ils ne peuvent se distinguer que par leurs actes, et non par des circonstances fortuites comme la naissance, la nationalité ou la race. Lorsque la notion de classe privilégiée s'installe dans une société, cette classe parvient habituellement à accroître ses privilèges avec le temps. C'est exactement ce que firent les Quraysh, mais ils s'imposèrent également certaines restrictions qui représentaient peut-être une compensation pour leurs privilèges injustifiés.Ils affirmaient qu'ils n'avaient pas le droit de fabriquer de matière grasse pour la cuisson à base de lait ou de beurre lorsqu'ils étaient en état de sacralisation (ihrâm). Ils n'avaient pas non plus le droit d'entrer dans une habitation faite de poils d'animaux durant leur ihrâm ; ils ne pouvaient séjourner que dans des habitations ou des tentes faites de peaux d'animaux. Aucune raison particulière n'était donnée à ces restrictions, qui servaient simplement à souligner que leshumsformaient une classe à part. Les Quraysh imposaient des restrictions plus sévères encore aux pèlerins venant de l'extérieur du périmètre sacré.Les pèlerins et tout étranger se rendant à La Mecque n'avaient pas le droit de manger de nourriture apportée de l'extérieur du périmètre sacré. Ils ne pouvaient manger que ce que les habitants de La Mecque leur donnaient ou ce qu'ils achetaient dans la cité sacrée. En outre, pour pouvoir accomplir leur tawâf en arrivant à La Mecque, ils devaient avoir des vêtements faits ou achetés sur place. S'ils ne pouvaient pas s'en procurer ni en acheter, ils devaient accomplir letawafnus.Les hommes ne devaient rien porter du tout, tandis que les femmes étaient autorisées à porter un seul vêtement, à condition qu'il comporte plusieurs ouvertures laissant apparaître leurs parties intimes. L'idée de la nudité lors de l'accomplissement d'un acte de culte dans un lieu sacré semble extrêmement perverse. On se demande comment les Quraysh avaient pu la justifier et amener les Arabes à l'accepter. Mais il faut se rappeler que ces gens acceptaient de prendre pour divinités des figures de bois et des statues de pierre qu'ils avaient eux-mêmes fabriquées, et qu'ils leur adressaient leurs prières et recherchaient leur aide.Leur justification pour imposer la nudité aux visiteurs de la Ka'ba était qu'ils ne devaient pas accomplir le tawâf dans les vêtements qu'ils portaient lorsqu'ils avaient commis des péchés. Personne n'était là pour leur expliquer que la purification des péchés concerne l'individu lui-même et non pas ses vêtements.Si quelqu'un venant de l'extérieur de La Mecque ne pouvait pas acheter de vêtements faits à La Mecque pour son premier tawâf et ne voulait pas accomplir le tawâf nu, il était autorisé à l'accomplir dans ses habits ordinaires à condition de les ôter et de les jeter dès qu'il avait terminé. Ni lui ni personne d'autre n'avait le droit de les utiliser.Ces absurdités se poursuivirent jusqu'à ce que le Prophèteles abroge. Lors de la saison du pèlerinage de la neuvième année du calendrier musulman, il envoya l'un de ses Compagnons déclarer leur abrogation. Ce fait sera abordé en détail au moment voulu. Dans une telle société, on pouvait s'attendre à ce qu'il se trouve des personnes saines d'esprit pour rejeter des croyances et des pratiques aussi absurdes. Il suffit qu'une personne réfléchisse rationnellement à ce qu'elle fait et au genre de culte qu'elle pratique pour qu'elle comprenne qu'un culte idolâtre ne saurait constituer une religion satisfaisante.

Nous connaissons au moins quatre personnes qui prirent une telle décision en connaissance de cause, durant la période précédant la mission prophétique de Muhammad: Waraqa ibn Nawfal, 'Abdullâh ibn Jahsh, 'Uthmân ibn al-Huwayrith et Zayd ibn Amr. Il en existait d'autres ici et là en Arabie, mais on n'en sait pas grand-chose. Les quatre précités étaient mieux connus parce qu'ils étaient mecquois. On sait en outre qu'ils se connaissaient entre eux pour leur rejet du culte des idoles.
Il semble qu'ils se soient rencontrés lors d'une célébration organisée chaque année par les Quraysh dans le cadre du culte d'une de leurs idoles. Les Quraysh offraient des sacrifices à cette idole et organisaient des danses et d'autres rites. Ces quatre hommes désapprouvaient les pratiques de leurs concitoyens et se dirent les uns aux autres : « Soyons francs, les gens de notre peuple ne suivent pas une religion convenable. Ils ont déformé la foi de leur père Abraham. Qu'est-ce que cette pierre qui n'entend pas et ne voit pas, et que nous célébrons ici avec des offrandes et des danses ? Il est bien sûr qu'elle ne peut nous apporter ni bien ni mal. »
Lorsque chacun se fut assuré que les autres étaient aussi peu satisfaits que lui du culte des idoles, ils se mirent à réfléchir à ce qu'ils devraient faire pour suivre une religion correcte. Ils finirent par décider de partir séparément rencontrer des prêtres et d'autres érudits dans l'espoir d'apprendre la version originelle de la religion d'Abraham.
Waraqa ibn Nawfal devint bientôt chrétien et étudia la Bible de fond en comble, devenant un érudit chrétien à part entière. Abdullâh ibn Jahsh ne parvint pas à se décider à suivre le christianisme ni aucune autre religion. Lorsque le Prophètecommença à transmettre son message, il embrassa l'islam. Plus tard, il partit avec les musulmans qui émigrèrent en Abyssinie : là, cependant, il se convertit au christianisme et demeura chrétien jusqu'à sa mort. 'Uthmân ibn al-Huwayrith, lui, put rencontrer l'empereur byzantin et devint chrétien. Il jouissait, semble-t-il, d'une position importante auprès de l'empereur byzantin, qui voulait le faire roi de La Mecque. C'était là quelque chose que les Quraysh ne pouvaient accepter. Il fut surnommé « le Cardinal ». Il semble qu'il ait été empoisonné par Amr ibn Jafna, le roi des Ghassan, la tribu arabe qui vivait en Syrie sous la domination de l'empire byzantin.
Quant à Zayd ibn Amr, le dernier des quatre, il voyagea beaucoup en Syrie et en Irak. Il envisagea de devenir juif ou chrétien. Un vieux prêtre chrétien, cependant, lui dit que le moment était proche où un nouveau prophète apparaîtrait au pays des Arabes. Zayd retourna donc à La Mecque pour attendre ce nouveau prophète. Il ne prenait aucune part au culte des idoles et refusait toute viande d'animaux sacrifiés aux idoles. Il s'efforçait de sauver les fillettes sur le point d'être enterrées vivantes par leur père selon la coutume des Arabes. Il disait aux siens qu'il était le seul à suivre la religion d'Abraham.
Il s'adressait à Dieu en disant : « Si je connaissais une forme de culte qui Te soit acceptable, je la suivrais. Mais je l'ignore. » Alors il se prosternait, en plaçant son front dans la paume de sa main dans un geste de soumission à Dieu. Zayd était peut-être celui des quatre qui s'exprimait le plus ouvertement. Il critiquait le culte des idoles, incitant les siens à l'abandonner. Cela poussa certains de ses proches, en particulier son oncle al-Khattâb, à essayer de le ramener à la religion de son peuple. Il lui conseilla à maintes reprises de ne pas s'en écarter.
Il essaya aussi de l'empêcher de partir chercher ailleurs la connaissance religieuse. Al-Khattâb demanda à une femme de la maison de surveiller Zayd et de le tenir informé de ses intentions. Dès qu'elle voyait que Zayd s'apprêtait à partir en voyage, elle prévenait al-Khattâb qui prenait des mesures pour l'empêcher de partir. Lorsque Zayd se mit à critiquer plus ouvertement le culte des idoles, al-Khattâb parvint à l'exiler dans un endroit à l'extérieur de La Mecque afin qu'il garde ses idées pour lui. En outre, al-Khattâb chargea des jeunes gens de Quraysh de lui signaler les mouvements de Zayd. Si Zayd venait en ville, ce qu'il essayait toujours de faire en secret, ils le signalaient à al-Khattâb qui le faisait expulser.
Zayd était très mal traité en ces occasions. Ce que craignait al-Khattâb, c'était que Zayd parvienne à faire des émules, ce qui aurait pu causer des dissensions dans la société arabe. Zayd réussit néanmoins à partir en secret et retourna en Syrie. Ce fut apparemment durant ce voyage, et après avoir parcouru la Syrie et l'Irak, qu'il apprit d'un prêtre chrétien érudit l'imminence de la venue d'un nouveau prophète en Arabie. Lorsqu'il eut vent de cela, il décida de repartir immédiatement pour La Mecque. Malheureusement, il fut assassiné sur le chemin du retour

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